Voilà que ce doute se présente, en cet instant. Il a fort à faire parfois avec des emprises venues d’ailleurs, des situations déjà vécues qui l’ont ensemencé, alimenté, qu’il a gardé au fond de lui, qui l’ont renforcé, qui lui ont donné de la consistance, de l’importance, dont il se repait, se complait, et qu’il aime à raviver lorsqu’on le sollicite, à chaque instant en fait. Il revient donc à la charge, avec tout son attirail intérieur, tout ce qu’il sait faire pour envenimer la situation, pour faire pencher la balance une fois d’un côté, une fois de l’autre… faire tourner en bourrique en quelque sorte, à ne plus savoir quoi faire, quoi penser, comment agir…

Le doute prend donc toute sa place, toute son aisance quand on l’alimente, quand on lui laisse prendre cette place, en fait. Alors il s’y complait et il navigue de-ci de-là, lorsqu’on l’appelle, à grand renfort de sollicitations… comme s’il faisait partie intégrante de l’assemblée, de toutes les parts intérieures en présence qui sont ainsi attablées, en cercle, où chacun a voix au chapitre, mais certains l’ont plus que d’autres {comme dans le film d’animation « Vice Versa »}. Et là, le doute qui a pris toute sa puissance, toute son importance, prend plusieurs sièges, prend plus de place que dans la normalité.